La lutte contre les suicides en Côte d'Ivoire

La santé mentale est un sujet crucial en Côte d'Ivoire, où selon une étude de l’Unité de Médecine Légale du service d’Anatomopathologie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Treichville (Abidjan) sur une période de huit ans (1er janvier 2013 au 31 décembre 2020) le taux de suicide est l'un des plus élevés en Afrique, avec 23 cas par an. Cette étude intitulée "Les morts violentes par suicide survenues à Abidjan (Côte d’Ivoire) : étude médico-légale de 101 cas" a été menée pour contribuer à la prévention et à la réduction du nombre de ces décès. Il a été enregistré durant cette période d’étude, 24 000 décès, dont 101 cas de suicide confirmés, 1500 cas de décès suspects, et 5276 cas de morts violentes. Il ressort que la majorité des personnes décédées était de sexe masculin (78,2 %) et la tranche d’âge la plus concernée était celle de 20 à 29 ans (28,7 %).

Malheureusement, la question de la santé mentale en Côte d'Ivoire est encore souvent taboue et stigmatisée. Il est important de briser ces tabous pour que les personnes souffrant de troubles mentaux puissent demander de l'aide sans honte. Il est important de sensibiliser les gens aux différents types de troubles mentaux, aux symptômes et aux moyens de les prévenir et de les traiter. Il est également important de promouvoir des environnements de travail et de vie sains qui favorisent la santé mentale. Il est crucial de soutenir les personnes qui luttent contre des troubles mentaux en leur offrant des options de soins accessibles et efficaces.

Il est important de rappeler que les troubles mentaux ne sont pas un choix personnel, mais des maladies qui peuvent être traitées avec de l'aide professionnelle. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le suicide est un problème de santé publique retrouvé dans la plupart des maladies psychiatriques, et est la 15e cause de mortalité dans le monde avec environ un million de suicides annuel. En Côte d’Ivoire, malgré un taux parmi les plus élevés au monde, ce problème de santé publique demeure tabou et il n’existe pas à ce jour, de stratégie nationale de prévention du suicide en Côte d’Ivoire.

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Il est donc crucial que les autorités prennent des mesures pour améliorer l'accès aux soins de santé mentale et éduquer la population sur l'importance de la santé mentale. Il est également essentiel de soutenir les personnes qui ont des proches souffrant de troubles mentaux. Pour ce faire, il faut bousculer les appréhensions de l’opinion publique envers les troubles mentaux et le meilleur moyen d'y parvenir est de continuer à encourager l'éducation en matière de santé mentale. Notons que les personnes qui tentent de se suicider sans aucun facteur de risque apparent ont tendance à souffrir de dépression importante. Plus d'un tiers des cas, soit 37,6 %, concernent des sujets dépressifs. Cela suggère qu'il est important de remarquer tout symptôme de dépression et d'encourager les personnes en détresse à demander de l'aide.